Du DUT à la fac de Droit : le parcours de Marie

Aujourd’hui j’accueille Marie sur le blog du Système B. Elle a accepté de partager avec nous son parcours universitaire.

Marie a un parcours quelque peu incroyable. Aujourd’hui en Master 1 de Droit, elle n’a pas « fait » de L1. Elle a emprunté une voie différente que je vous laisse découvrir ci-dessous :

(Marie souhaite conserver l’anonymat, raison pour laquelle certaines informations ne seront pas disponibles)

Marie

23 ans

Région : Sud de la France

Bac STMG

Parcours universitaire

DUT carrières juridiques – 2015

Licence de Droit – 2017

Master 1 Droit privé – en cours

Carrière et projets

[Profession] : Devenir avocate, spécialisée en droit du travail.

[Projets perso et pro] : Préparera le CRFPA pour septembre 2019.

J’ai effectué un DUT carrières juridiques à l’Université de Narbonne (antenne de la fac de Perpignan) et ensuite, j’ai poursuivi en Licence 3, à la fac de Droit, toujours à Narbonne.

Aujourd’hui, je suis en Master 1 droit privé à Toulouse, et je viens de valider mon premier semestre avec 11,5 de moyenne.

J’ai décidé de faire un DUT plutôt qu’une L1 car je me sentais pas d’être livrée à moi même sans un minimum d’encadrement, vue que j’étais dans un lycée privé assez encadré me retrouver sans encadrement me faisait peur.

Pourquoi finalement avoir poursuivi en licence après le DUT ?

J’ai poursuivi en licence après mon DUT afin de continuer mes études juridiques et d’accéder par la suite à un M1 pour enfin entrer par la suite à l’IEJ (Institut d’Etudes Judiciaires) et passer le CRFPA (communément appelé le barreau) en 2019.

Le premier semestre de la L3 a été un peu compliqué avec des changements de méthode et de rythme. Au final, je n‘ai pas validé ma licence pour 0,3 point.

Mais je ne me suis pas laissée abattre. J’ai fini par prendre le pli et réussi à avoir de meilleures notes. Elles ont fini par monter jusqu’à 16/20 parfois.

Désormais, en Master 1, je suis relativement bien le rythme. J’ai obtenu une moyenne supérieure à 11/20, autant en TD qu’en partiels.

Comment as-tu surmonté les difficultés lié à ce changement ?

Je pense que le fait d’avoir travaillé un peu plus mes cours qu’en DUT m’a permis de suivre le rythme. En revanche, s’agissant des différences de méthode, j’ai essayé de comprendre d’où venait le problème à chaque fois que j’avais un mauvais résultat. En fin de compte, à chaque erreur, je reprenais les bases et les méthodes afin de les appliquer correctement jusqu’à ce que j’y arrive.

Si je comprends bien, ce sont ta détermination et ta faculté de te remettre en question qui t’ont permises de surmonter ces obstacles ?

Oui tout à fait. Prendre du recul et travailler dur, cela me paraît indispensable.

Tu parlais de « méthodes », mais en réalité, il s’agit d’un vaste sujet (je sais de quoi je parle). Quel a été ta principale difficulté dans ce domaine ?

Sans hésiter les méthodes des cas pratiques et des commentaires d’arrêt. Entre l’IUT et la fac, les exigences divergent un peu.

Par exemple pour le cas pratique, en IUT, les profs ne me demandaient pas réellement de plan pour traiter le sujet, alors qu’en fac certains demandaient des plans précis avec beaucoup de subdivisions.

Je trouve d’ailleurs que certaines exigences sont parfois absurdes. Trop subdiviser a tendance à nous perdre plus qu’autre chose. Quand on arrive à un plan qui fait I. A. 1. a. et qu’on doit encore subdiviser pour faire plaisir au chargé de TD, ça devient compliqué, car on sait plus vraiment quoi mettre comme puces…

Est-ce que la notation est plus dure à la fac ?

Non, pas réellement, je pense que le niveau de notation est équivalent. Seulement, les points regardés ne sont pas toujours les mêmes (c’est la différence que l’on peut parfois observer entre deux profs qui enseignent la même matière, les grilles de notation peuvent être différentes).

Quelles sont les différences les plus importantes entre la fac et l’IUT ? (encadrement vs liberté ? Ou bien notation large vs notation stricte ? …)

Tout d’abord, il faut savoir qu’a l’IUT tous les cours sont obligatoires que ce soit les cours magistraux ou travaux dirigés (il y a une feuille de présence à signer ou alors les professeurs procède à l’appel).

Ensuite, concernant les examens, il n’y a pas de rattrapages, et les semestres successifs se compensent (s1-s2 ou s2-s3 ou s3-s4).

Les matières vues en DUT et en L1 et L2 ne sont pas à 100% les mêmes. Nous avons par exemple, des cours d’expression et de note de synthèse que l’on ne retrouvera pas en licence.En parallèle, il y a des cours similaires comme le droit administratif, l’introduction au droit ou bien le droit des contrats.

La plus grande différence finalement réside dans la réalisation, en DUT, de stages (1 mois la première année et 2 mois la seconde) avec un rapport de stage a faire pour la première année et un mémoire pour le second (j’ai réalisé le mien sur l’inaptitude salariale). Puis il faut également mener un projet tutoré en groupe sur un thème au choix. Nous avions organisé un tournoi sportif avec les membres de mon groupe.

Est-ce que tu dirais que le fait d’avoir débuté tes études par un DUT plutôt qu’une première année de licence était un handicap ou un avantage ? (par rapport à ceux qui avaient fait une L1 classique)

Je ne dirais pas que débuter par un DUT soit un handicap, car j’ai étudié de nombreuses matières qui ne sont pas vue en L1 et L2, comme : le droit des entreprises en difficulté, la comptabilité-gestion, l’économie, la fiscalité, ou encore des cours d’expression. Il y a peut-être quelques matières de licence que l’on n’étudie pas en DUT, mais j’ai vu la « base » des matières juridiques.

Quel a été ton plus grand succès ?

Je dirais que mon plus grand succès est l’obtention de mes diplômes ! A chaque fois se fut une victoire !

Je suis assez fière également de mon mémoire sur l’inaptitude (pour lequel j’ai eu 15,5) car cet exercice n’est pas simple.

Quel a été ton plus gros échec ?

Mon plus gros échec, du moins c’est comme cela que je l’ai ressentie, c’est d’avoir eu à passer par les rattrapages.

Sur le moment, quand les résultats sont tombés, j’ai été anéantie. J’ai également beaucoup perdu confiance en moi.

Aujourd’hui, avec du recul, je pense que ce n’est pas une mauvaise chose en soi d’échouer. C’est une sorte de mal nécessaire qui te permet de te remettre en question et de t’améliorer.

Je te rejoins sur ce point Marie, étant donné que je suis passé plusieurs fois par les rattrapages.

Hormis cet épisode un peu plus difficile, comment as-tu vécu ces années ?

Franchement, j’ai super bien vécu ces années. J’ai rencontré beaucoup de gens super sympathiques et avec qui je garde contact. J’ai aussi passé de super moments.

Quelles difficultés as-tu rencontré en particulier durant tes années d’études ?

La première difficulté que j’ai rencontrée était la solitude, le fait d’avoir à habiter seule. Je suis assez casanière donc le fait de passer d’une famille de quatre à seule, c’est un peu compliqué au début.

Mais par la suite je m’y suis faite. La seconde, comme je le disais précédemment, le passage du DUT à la L3 et la différence de méthode.

Comment les as-tu surmontés ?

J’ai travaillé pour m’approprier les méthodes et les exercices, je me suis beaucoup entraînée pour m’améliorer.