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Le blog du juriste de base

Du DUT carrières juridiques au Master 2 – Le parcours de Christina

By 25/01/2018 mars 5th, 2018 3 Comments

Du DUT au Master 2 - Le parcours de Christina

J’ai rencontré Christina récemment sur Facebook (groupe d’entraide pour les étudiants en droit). Je lui ai demandé de partager son parcours et son expérience en tant qu’étudiante. Elle a eu la gentillesse d’accepter mon invitation sur le blog.

Je voulais juste mentionner une petite anecdote : Christina et moi avons le même âge, et avons commencé nos études de Droit en même temps. Mais nos parcours sont radicalement différents. Vous allez découvrir comment Christina a réussi ses études de Droit en commençant par un DUT carrières juridiques !

Du DUT au Master 2 - Le parcours de Christina

Christina  

25 ans

Région PACA

Parcours scolaire et universitaire

Bac STG (STMG) option marketing

DUT Carrières juridiques (IUT Lyon III)

Licence 2 Droit – Université de Nîmes

Licence 3 Droit (Aix-Marseille Université)

Master Droit patrimonial, immobilier, notarial parcours Droit de la banque et des opérations patrimoniales en alternance (Aix-Marseille Université) – en alternance

Carrière et projets

[Profession] Recherche actuellement un poste de conseillère en gestion de patrimoine/ ingénieur patrimonial / juriste en droit patrimonial

[Projets perso et pro] Intégrer une structure en dehors du secteur bancaire pour exercer le métier de conseiller en gestion de patrimoine.

Passions

Aime voyager, jouer au football et faire des randonnées.

J’ai débuté mes études de Droit en 2010 par un DUT Carrières Judiciaires à l’Université de Lyon 3 pendant deux ans.

Parcours étudiant

J’ai commencé le Droit pour plusieurs raisons. D’abord, j’avais plusieurs idées d’emploi en tête : conseiller d’insertion et probation (métier de la fonction pénitentiaire) ou clerc de notaire.

Rien à voir avec ce que je fais aujourd’hui, je sais. Mais quand on est en terminale on ne connaît pas encore toutes la panoplie des métiers et leurs différences parfois subtiles.

Le DUT

J’ai choisi d’accéder aux études de Droit par la voie d’un DUT carrières juridiques sur les conseils de ma professeure d’économie et droit en Terminale. J’appréhendais l’entrée à la faculté. Je pensais que je n’aurais jamais le niveau requis pour la 1ère année. De plus, faire des études longues ne m’attirait pas. M’arrêter en licence professionnelle ou au DUT me paraissait plus en concret/ en phase.

S’agissant des difficultés rencontrées en DUT elles ont été multiples :

Les difficultés méthodologiques

Tout d’abord, la méthodologie. Au lycée, j’étais une des meilleures de ma classe. Lorsque je suis arrivée en DUT, je pensais que tout se passerait comme si c’était la continuité. La réalité était tout autre. J’ai essuyé beaucoup de mauvaises notes aux interrogations du premier semestre alors que je connaissais mon cours par cœur !

Le problème, c’est qu’à la fac, on ne nous demande pas de recracher bêtement ce que l’on sait, on doit réfléchir. Mais ce n’était rien à côté des partiels, et en particuliers des révisions

En effet, je me retrouvais à réviser un grand nombre de matières, plus longues les unes que les autres. Il est dur de réviser autant de matières avec beaucoup de pages en très peu de temps surtout en 1ère année !

A ce moment, j’estimais sincèrement que je n’avais pas le niveau. Je ne tiendrai pas encore 3 semestres dans cette situation. Si je n’obtenais pas mon 1er semestre du 1er coup, je décidais de tout arrêter, c’est-à-dire le DUT en milieu d’année. A l’issue de mon 1er semestre, certains ont été ajournés tandis que j’obtenais 10,02 /20. J’étais borderline, mais bon je ne vais pas me plaindre ! J’avais obtenu la moyenne, l’aventure devait continuer. Cependant, si je continuais dans cette voie, je devais changer ma méthode de travail. D’abord pour les révisions, il est toujours difficile de trouver la « bonne méthode », la fameuse méthode miracle.

Pour commencer, j’ai pris la résolution de réviser progressivement, tout au long du semestre. Au 1er semestre, tout le monde est un peu surpris de se dire « mais en fait, il fallait réviser au fur et à mesure pour tout mémoriser … ». Et oui, les révisions de dernière minute ça ne marche plus (ou du moins pas pour tout le monde) !

Il faut ensuite trouver la manière dont on mémorise le mieux, et le plus rapidement : certains ont une mémoire auditive performante, d’autres favoriseront leur mémoire visuelle. Pour ma part, le fait d’aller en cours ne m’apportait rien. J’avais besoin de faire des schémas, des fiches pour comprendre et mémoriser. C’était ma méthode pour « mieux » apprendre. En cours, je n’écoutais pas vraiment, car j’étais obsédée par la prise de note. Je voulais que mon cours soit le plus complet possible. Résultat, je ne saisissais pas le sens du cours sur le moment.

Le volume d’heures de cours

Le second problème avec le DUT, est le volume d’heures de cours. Nous avions environ 9h de cours par jour, 5 jours sur 5 et peu de temps pour réviser de ce fait. Les week-ends sont courts, et les semaines soutenues. Par conséquent, eu égard au nombre d’heures effectuées la semaine, j’avais sérieusement besoin de souffler le week-end.

La charge de travail personnel

En DUT, nous avions également beaucoup plus de matières avec TD qu’à la fac. Et ce n’est pas fini ! En plus de cela, nous étions obligés de rédiger nos devoirs entièrement, et de faire nos TD en intégralité (cas pratique, dissertation, fiche d’arrêt). C’était assez complexe, notamment en 2e année, lorsque l’on avait des commentaires d’arrêts à rédiger en droit des obligations.

Plus de travail et moins de temps qu’à la fac, c’est comme ça que je résumerais le DUT.

Il me fallait donc travailler efficacement. Pour cela, je me rendais souvent à la bibliothèque. J’évitais alors d’être tentée par la télévision, le téléphone, internet, etc… Je voulais être concentrée un maximum.

Je travaillais également tous les soirs de la semaine pour éviter d’avoir à travailler les week-ends. Lorsqu’un cours était annulé, j’en profitais pour m’avancer sur mes TD.

La prise de note

La prise de note peut sembler être un détail anodin et évident lorsqu’on est à la fac, mais pas forcément en DUT. Au lycée, on prend ses cours à la main. Du coup, on ne pense pas à l’ordinateur lorsque l’on va à l’IUT. À la fin du 1er cours magistral je me suis dit « mais comment je vais faire ?! Les profs ne dictent plus, ils parlent trop vite, je ne peux pas tout noter ! ».

Je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde, mais me concernant, j’écris plus vite à l’ordinateur. J’ai donc dû investir dans un ordinateur, car cela me rassurait de pouvoir noter tout ce que disait le professeur. Je n’arrivais pas à réviser sur un cours écrit à la main, parsemé (malheureusement) de fautes d’orthographe, et autres coquilles qui me perturbaient. En conclusion, je pense que chacun a sa méthode. Pour moi, l’ordinateur a été indispensable pour écrire vite et avoir un cours propre.

Un stage obligatoire

Dans le cadre du DUT, j’ai ensuite effectué un stage de 3 mois au sein d’un cabinet d’avocats. Il était obligatoire de faire un stage et de rendre un rapport sur lequel on a été noté et une présentation orale était également requise.

Lors de mon stage, l’avocate a étrangement apprécié mon diplôme du DUT. Elle m’estimait plus polyvalente que des L3 qu’elle avait eu en stage auparavant (ce sont ses dires pas les miens). En effet, le rythme était particulièrement intensif en DUT (8-18h), et le niveau que l’on obtenait en sortant équivalait généralement à la licence 2 (d’où la passerelle).

Et dire que je pensais que mon DUT était un handicap !

D’ailleurs, dès les 1ers jours à la fac, je me suis rendu compte que c’était plutôt un avantage à certains égards : on a acquis la méthodologie, et on est formaté à beaucoup travailler.

Après le DUT

Après avoir obtenu mon DUT, je suis donc allée à la fac. Le DUT m’avait vraiment intéressée et finalement les débouchés proposés ne me convenait pas… J’en voulais plus ! Je voulais plus de débouchés, découvrir plus de matières juridiques.

N’ayant pas le niveau requis pour bénéficier de la passerelle « Licence 3 » (12 /20 de moyenne générale : j’avais 11,50 /20), et ne souhaitant pas continuer sur Lyon pour des raisons personnelles, j’ai demandé à intégrer l’université de Nîmes en L2.

Aparté sur les demandes de passerelle

Une commission se prononçait sur chaque demande. Par exemple, l’université d’Aix-en-Provence (mon premier choix) n’a pas accepté que je puisse accéder à la L3 ni à la L2.

Par conséquent, je suis allée à la faculté de droit de Nîmes pour me rapprocher de chez moi.

Difficultés à la fac ?

Sans aucune prétention, je n’ai pas vraiment rencontré de difficultés, excepté la confiance en moi. Quand on arrive à la fac, on a l’impression qu’on a quelque chose en moins, qu’on n’a pas la méthodologie, qu’on a appris moins de choses alors que c’est tout le contraire ! On fait un complexe d’infériorité parce qu’on vient de DUT.

Personnellement, je n’avais pas supporté l’encadrement excessif du DUT. J’avais besoin de plus d’autonomie et je n’avais pas besoin d’aller à tous les cours magistraux pour connaître mes cours. J’allais à certains cours et je les échangeais avec d’autres personnes, qui eux, allaient à des cours où moi, je n’allais pas. J’étais super contente de l’autonomie et du temps libre qu’on avait pour réviser. Je travaillais énormément à la bibliothèque pour avoir tous les ouvrages à disposition pour faire mes TD. J’ai beaucoup apprécié aussi le fait qu’on ait moins de TD à faire qu’en DUT et plus de temps pour les faire. Il y avait aussi davantage de temps pour réviser.

Le seul bémol était vraiment que mon manque de confiance en moi. J’ai alors beaucoup travaillé à la bibliothèque sur mon temps libre. J’ai fait mes TD avec sérieux et je relisais mes cours chaque soir pour les remettre en page et corriger les fautes d’orthographe.

DUT vs L1

Je pense qu’avec du recul, le DUT carrières juridiques a été un avantage pour moi en comparaison d’une L1 classique. Je sortais d’un bac technologique et peut-être que le passage directement en L1 aurait été plus compliqué.

De mon point de vue, le DUT a été une bonne transition entre le lycée et la faculté. De plus, tous les exercices juridiques enseignés à la fac le sont également en DUT.

La licence

J’ai obtenu ma L2 sur Nîmes et j’ai demandé mon transfert pour la L3 à Aix-Marseille. Le transfert se fait sans démarches administratives, elle est « de droit » lorsqu’on obtient sa L2.

Après cette seconde année, puis la L3, je me suis alors orienté vers un Master 1 et Master 2 en alternance en gestion de patrimoine, toujours à la fac de droit d’Aix-en-Provence. De ce fait, la sélection effectuée habituellement en Master 2 s’est faite en Master 1.

Mon projet professionnel

 J’ai choisi la gestion de patrimoine au cours de ma L3. J’étais attiré par ces métiers pluridisciplinaires. Il est possible d’accéder à la gestion de patrimoine via la fac d’économie, ou bien via l’école de commerce ou enfin via la fac de droit.

Pourquoi ? Car il s’agit d’un métier qui nécessite d’être à la fois un financier, un fiscaliste, un juriste et un commercial.

Si plusieurs voies sont possibles pour effectuer le même métier, cependant, selon l’université et la voie choisie, le diplôme n’a pas la même valeur sur le marché du travail. La différence s’opère alors sur la rémunération et les missions.

Du DUT au Master 2 - Le parcours de Christina

Mon plus grand succès : l’obtention de ma licence.

Je suis passée par 2 ans en DUT carrières juridiques sur Lyon, un an sur Nîmes (la L2) et un an sur Aix (L3). C’était mouvementé, mais j’y suis arrivée.

Ensuite, je dirais mon stage final en master 2. J’ai fait un master 1et 2 en alternance, mais j’ai souhaité faire un stage à l’Union notariale financière (gestion de patrimoine). C’était passionnant et j’ai beaucoup appris. Mes collègues ont été géniaux et je suis toujours en contact avec eux.

Mon plus gros échec : mon alternance au sein d’un établissement bancaire durant mon master 1 et 2. Je suis tombée sur des personnes malveillantes dont les critiques n’étaient pas constructives pour me permettre d’évoluer vers mon futur métier. Elles ont tout fait pour me dissuader de continuer. J’ai décidé de faire une rupture conventionnelle et je suis partie en décembre lors de mon master 2.

C’est un échec en soit, mais j’en tire tout de même du positif : j’ai acquis des connaissances en matière de produits financiers, j’ai découvert le fonctionnement du secteur bancaire et j’ai acquis le comportement commercial. De plus, on apprend toujours d’un échec et j’ai rebondi sur un stage final de M2 génialissime. Je n’ai aucun regret, car si j’avais poursuivi dans le secteur bancaire, je n’aurais eu que des connaissances financières et commerciales. Mon stage m’a permis d’acquérir toutes les connaissances juridiques pratiques nécessaires à la gestion de patrimoine. Pour résumer, je dirais que l’alternance et mon stage ont été différents et se complètent parfaitement.

Après le Master 2

Suite à mon stage de chargée d’études patrimoniales, j’ai hésité à préparer le barreau. En effet, j’étais intéressée par les postes d’ingénieur patrimonial, juriste en droit patrimonial. Il s’agit toujours du secteur de la gestion de patrimoine. J’ai adoré rédigé des études patrimoniales et de ce fait je voulais en faire mon métier. Ayant un diplôme peu reconnu dans la gestion de patrimoine, (le sacro-saint diplôme en gestion de patrimoine est celui de l’AUREP, Clermont-Ferrand et en 2e je dirais celui de Paris Dauphine) j’ai souhaité poursuivre et préparer le CRFPA. Pas pour devenir avocate, car ce métier ne m’intéresse pas mais pour obtenir le CAPA afin de m’ouvrir plus de portes. Pour avoir accès aux meilleurs postes en gestion de patrimoine (des postes moins commerciaux et plus intellectuels) le diplôme supérieur du notariat ou le CAPA sont une aide précieuse. Je n’ai finalement pas passé l’examen d’entrée du CRFPA, je ne me voyais plus continuer d’aller à l’école, là, j’avoue avoir manqué de motivation ! Je n’ai plus envie de poursuivre mes études tout compte fait.

En vrai, le métier d’avocat est intéressant, mais tout le monde sait à quel point il est devenu compliqué pour les jeunes d’accéder à ce métier et d’y rester. J’ai eu beaucoup de retours et honnêtement la rémunération des avocats est peu satisfaisante pour le travail fourni selon moi (si on n’est pas associé).

Devenir avocat demande de négliger sa vie personnelle (du moins, c’est l’image que j’en ai). Je m’entendais très bien avec l’avocate chez qui j’ai fait mon stage. Je suis toujours en contact avec elle. Et malgré l’amour qu’elle porte pour son métier, si c’était à refaire, elle préférerait faire autre chose.

Je sais bien que cela diffère selon le cabinet, les dossiers, la ville etc… Mais en général, en terme de rémunération elle sera toujours mieux en entreprise. De plus, en matière de protection sociale et d’avantages, le salariat est bien plus intéressant. Je sais que personne n’est devenu riche en gagnant un salaire. Au début de notre scolarité, on est carriériste, mais avec le temps, on devient réaliste. Je suis une personne très optimiste, toutefois cela ne m’empêche pas de faire mes choix avec prudence et réflexion.

Le nerf de la guerre : la rémunération d’un juriste

Concernant la rémunération à laquelle je peux prétendre, je me fie à celles de mes camarades de classe. La plupart sont entre 30 et 36k annuel brut (entre 1800 et 2300 euros net par mois). Cela dépend essentiellement du poste, de l’expérience et de la région. À Paris, on peut toujours demander plus qu’en province. Il y a également plus de postes de débutant. Certains sont conseillers en banque privée, tandis que d’autres sont conseillers en gestion de patrimoine et certains encore conseillers patrimoniaux dans des banques.

La rémunération n’est pas le seul élément à prendre en compte :

  • l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée,

  • les avantages sociaux (voiture de fonction / tickets restaurants ou restaurant d’entreprise / comité d’entreprise …),

  • la protection sociale (un salarié est toujours plus protégé qu’un conseiller indépendant),

  • les rémunérations variables (primes, intéressement / participation)

Aujourd’hui dans ma recherche d’emploi, je me suis effectivement interrogée sur une éventuelle mobilité géographique. J’ai recherché dans un 1er temps dans ma région (PACA) mais il n’y a pas de travail pour les jeunes débutants ou très peu. Je cherche aussi des postes sur Lyon, car j’adore cette ville ! Sinon, il y a des postes sur Paris, mais c’est un tout autre univers. Je ne me vois pas y vivre. On verra bien où le vent me portera !

Si vous souhaitez entrer en contact avec Christina, il vous suffit de me l’indiquer dans un commentaire sous l’article pour que je puisse vous mettre en relation.
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Damien

Author Damien

Administrateur du site. Retrouve moi sur Instagram et découvre les coulisses de la communauté : https://www.instagram.com/le_juriste_de_base/

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Justine
Justine
23/02/2021 13 h 57 min

Bonjour,
Je souhaiterai rentrer en contact avec Christina car je suis moi même à l’IUT de Lyon et souhaiterai intégrer une L3.. 🙂

Charlotte
Charlotte
01/06/2021 18 h 49 min

Bonjour,
Je souhaiterai rentrer en contact avec Christina pour pouvoir parler avec elle de son parcours
Merci
Charlotte

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